Une photo de portrait de Ramy.
Source : Ramy Weiss / RFG Magazine
Expérience
« Si vous voulez trouver du travail aux Pays-Bas, le networking est le meilleur moyen »
Dernière mise à jour: 21/05/2024 04:14
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Les histoires que Ramy Weiss (33) de Syrie entendait à propos de la recherche de travail aux Pays-Bas étaient parfois décourageantes. Il a quand même trouvé un emploi en tant qu'ingénieur. Il s'agit du même métier qu'il exerçait en Syrie. « En tant que réfugié, vous savez tout aussi bien travailler qu'une personne issue d'Europe. »

« Je ne voulais pas tout commencer de 0 aux Pays-Bas »

Lorsque Ramy a demandé l'asile aux Pays-Bas en septembre 2021, il avait un plan bien établi pour reprendre sa vie en main : travailler avec le diplôme qu'il avait déjà en Syrie. Il ne voulait pas tout recommencer à 0. « J’avais 30 ans et je n’avais pas le temps de reprendre des études », explique-t-il. Avant de quitter la Syrie, il a appelé des amis qui habitaient déjà aux Pays-Bas et a posé des questions à propos du travail aux Pays-Bas et de la culture néerlandaise. « Les histoires que j'entendais étaient parfois décourageantes et parfois pleines d'espoir. »

Récemment, Ramy a reçu un contrat dans un bureau d'ingénieurs à Oldenzaal. « L'emploi que j'ai trouvé démontre qu'il y a beaucoup de possibilités pour nous. En tant que réfugié, vous êtes tout aussi capable de travailler que n'importe quelle personne née et éduquée en Europe. La seule barrière est la langue. »

« Il était difficile de trouver un emploi qui correspondait à ma formation »

Ramy constate que la commune peut jouer un rôle important et positif dans la recherche d'emploi. Si vous habitez aux Pays-Bas depuis peu de temps, vous êtes encore dépendant(e) de la commune. Il est donc important d'avoir une bonne relation avec votre coach de recherche d'emploi. Lorsqu'il a déménagé à Borne, il a trouvé un travail de bénévole dans un club de football grâce à un bénévole qu'il connaissait à l'AZC. « Je l’ai communiqué à ma commune. Ils étaient contents que je sois actif et que j'aie pris l'initiative moi-même, » explique-t-il.

Ramy a continué de chercher un emploi qui lui convenait. Il surveillait le site web Indeed.nl et continuait de postuler. « J'ai vu beaucoup de postes à orientation pratique, mais trouver du travail en tant qu'ingénieur était difficile. J'ai ensuite été invité à passer un entretien d'embauche. L'employeur a dit que j'étais le bienvenu. Mais après quelques mois, il m'a dit que c'était terminé pour moi, alors que j'avais le potentiel pour continuer à évoluer. J'ai malgré tout énormément apprécié son honnêteté et ses conseils. »

« J'ai demandé l'aide d'un coach de recherche d'emploi de la commune »

Lorsque Ramy a vu une offre d'emploi qui lui convenait en tant qu'ingénieur, il a demandé l'aide de son coach de recherche d'emploi et a demandé à la commune de jouer le rôle d'intermédiaire. « Elle a pris contact avec l'entreprise et m'a présenté de manière professionnelle. J'ai ainsi reçu la possibilité de passer un entretien d'embauche. J'ai parlé en néerlandais pendant l'entretien et ils étaient satisfaits de cela. Ils ont trouvé que mon diplôme correspondait au poste qu'ils proposaient. »

L'emploi a commencé comme formation non payée. Ramy était malgré tout très enthousiaste. « C’était une réelle opportunité pour moi de faire mes preuves. J'ai commencé par une période d'essai de 3 mois. Mais après un peu plus de 2 mois, j'ai directement reçu un contrat. » La formation non payée s'est transformée en quelques mois en un travail payé.

« Mon réseau m'a beaucoup aidé »

Effectuer du travail bénévole et du travail non payé peut présenter de nombreux avantages pour vous en tant que nouvel arrivant, explique Ramy. « Le plus important est le networking », raconte-t-il. « J'ai fait connaissance avec de nombreuses personnes de mon entourage. Ils m'ont donné des conseils lorsque je cherchais du travail. Ils m'ont notamment conseillé de m'inscrire dans un bureau d'intérim. » Ramy constate que les nouveaux arrivants manquent souvent d'un bon réseau. « Il est impossible de vivre de manière isolée ici. Vous avez besoin des gens qui vous expliquent comment fonctionnent les choses ici. »

Ramy travaille parfois en tant qu'interprète chez

VluchtelingenWerk Nederland (VWN)
pour les personnes qui ne parlent pas bien l'anglais ou le néerlandais. « J'y ai dit par hasard à une connaissance que j'avais besoin d'un ordinateur portable pour apprendre le néerlandais. Celle-ci m'a ensuite parlé d'une organisation à Hengelo qui répare gratuitement des ordinateurs portables pour les personnes qui en ont besoin. Il s'agit d'une petite organisation de personnes que vous ne trouverez jamais en écrivant sur Google "ordinateurs portables gratuits". Sans ce conseil, je n'aurais jamais entendu parler de cette organisation. »

« Aux Pays-Bas, l'ambiance est beaucoup plus amicale au travail »

Ramy remarque qu'il existe des différences culturelles entre les Pays-Bas et ce à quoi il était habitué en Syrie. « Les Néerlandais éprouvent parfois du stress au travail, mais ce qui est considéré ici comme stressant est bien différent de chez nous. Je pense que les Syriens sont très résistants au stress en raison de tout ce que nous avons vécu. »

À Homs, il travaillait 8 heures par jour derrière un ordinateur et ne pouvait pas discuter avec ses collègues. « Si l’on vous prenait sur le fait, vous receviez directement un e-mail d’avertissement. » Il trouve que l'ambiance est beaucoup plus amicale ici : « Le patron est plus proche de ses travailleurs et plus humain. Les Néerlandais peuvent tranquillement discuter avec leur équipe pendant la pause. Vous pouvez ainsi récupérer de l'énergie et avoir un sentiment positif au moment de reprendre le travail. Vous ne travaillez pas pour quelqu'un, mais vous travaillez tous ensemble. C'est vraiment génial. »

Cette histoire a été écrite par Judy Karojoli de RFG Magazine en collaboration avec RefugeeHelp.

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